Contexte

Isaline s'est électrocutée dans le poulailler des voisins. On savait l'existence d'un fil électrique dans l'enceinte, mais on ignorait qu'il était branché sur 220 volts; on l'imaginait comme tous les fils de tous les prés qu'on a connus dans notre jeunesse, un fil qui secoue mais sans plus.

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Malheureusement, le grillage a ployé sous le poids d'Isaline quand elle s'y est agrippée et son poignet est rentré en contact avec ce fil courant le long du grillage, à 5 centimètres du grillage et à hauteur de ses épaules. Cela a arrêté son coeur. La jeune fille au pair a couru épouvantée à travers le jardin avec Isaline inanimée dans ses bras et nous l'avons allongée dans le salon.

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Nous avons appelé les secours, et les râles qui émanaient de sa gorge se sont arrêtés. Nous les prenions pour de la respiration mais il s'agissait de réflexes nerveux. Sabine a prodigué les premières pressions thoraciques pour enclencher un massage cardiaque, et j'ai pris le relais.

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Le cerveau d'Isaline a subi un hypoxie. Les dommages neurologiques sont aiguës et généralisés dans son cerveau

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Isaline est depuis le 31 août en soins intensifs aux HUG (Hôpital Universitaire de Genève). Demain cela fera une semaine. Son pronostique vital, réservé dans un premier temps, semble ne plus être engagé, et nous commençons à nous organiser pour notre nouvelle vie. Isaline peut rester lourdement handicapée. Isaline peut se rétablir totalement. Isaline peut prendre tout le temps qu'elle veut. Avec les lésions cérébrales des enfants, les médecins ne se prononcent pas. Ils s'interdisent les mots porteurs d'espoir et s'en tiennent au présent.

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Le présent est dur à accepter. Isaline est convulsive, non-interactive, mais elle exprime ses frustrations et ses gestes sont à peu près dirigés.

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Nous entamons la rédaction de ces nouvelles pour tenir informées toutes les personnes qui ont manifesté leur compassion et partagé notre immense peine face à cette épreuve difficile à décrire. 

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Nous lisons vos messages avec l'espoir qu'Isaline se rétablira dans un environnement aussi favorable que possible. Elle a 19 mois, et toute la vie devant elle pour, comme c'était son habitude, faire la joie de son grand frère, ses parents, et du petit garçon ou de la petite fille qui arrivera dans notre foyer début décembre.

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Merci pour vos prières qui accompagnent les nôtres. Ne les interrompez pas. Disséminez les. Et mesurons chaque jour la chance et les délices de la normalité.