1er mars 2025

Quinzaine sociale et dynamique pour Isaline. Elle a fréquenté des petits contemporains comme une folle, à demeure, ou en station. À la maison, un garçon de 7 ans prenait un malin plaisir à la faire mourir de rire en lui racontant n’importe quoi. Et elle observait intriguée la semaine d’après une petite fille de deux ans manger des tartines de nutella et des parts de tartes aux myrtilles avec les doigts… Je pense que la notion du « c’est pas grave, on peut laver » est à présent acquise.

Nous avons organisé deux heures de dualski par jour pendant la semaine de vacances de Février passée aux Gets. Il a neigé presque tous les matins et Isaline a bravé les éléments emmitouflée et bringuebalée dans son dispositif. Mais elle adore dévaler les pistes et remonter en télésiège. Et elle fondait en larme quand c’était terminé. Mais à force de bien faire ce qu'on lui disait, c'est à dire aider pour ouvrir la barrière du télésiège, tourner la tête à gauche ou à droite pour les virages en vocalisant, elle a fini par avoir une médaille qu'on a accrochée à sa veste de ski.

Un point positif d’organisation de cette semaine est qu’elle a été calquée sur les mêmes horaires que les autres enfants qui allaient à l’école de ski et qui partaient le matin après le petit déjeuner au chalet. Passer les vacances avec des amis qui ont des enfants du même âge que les nôtres, voire un peu plus petits, est franchement positif, parce que c’est totalement inclusif, tant sur les horaires que sur les interactions. Envisager qu’Isaline puisse faire partie du lot logistique est une petite contrainte d’organisation, mais au final, on ne peut plus positif. Avec en prime, avec beaucoup de bonne volonté de la directrice de la patinoire, une session assez fun au milieu des lames aiguisées.

Sur le plan des dispositifs médicaux, nous avons fait l’essai d’une paire d’attelles disponibles en magasin, qui accompagnent des chaussures dont nous changerons les informations données par la semelle. Les biseaux du talon encouragent un mouvement de bascule vers l’arrière, ce qui n’est pas souhaitable, alors on va compléter l’arrière comme sur des chaussures de ville avec des talons en plein. Et avec un judicieux dispositif de lamelles souples sur la semelle au niveau du talon, on encouragera quand elle pose le pied une rotation du pied vers l’intérieur pour qu’Isaline soit conduite à marcher légèrement en canard. Cela fermera son angle de relève pour attaquer le pas prochain; les professionnels des moyens auxiliaires voient d’un mauvais œil la liberté qu’elle a d’écarter la jambe au moment de l’impulsion pour avancer la jambe, ce qui implique qu’elle se retrouve avec le pied ouvert comme un joueur de foot au moment du toucher du talon. L’attelle contiendra un support sur tout le long de la plante du pied et on va imprimer dans sa physiologie, au moyen d'un caoutchouc légèrement contraignant depuis les hanches jusqu'aux chevilles, la démarche correcte le plus souplement possible.

Pas à pas, Isaline chérie.