Isaline lâche des « naaan! » de façon très douce mais affirmée. En intégration à l’école du village, un petit garçon lui a demandé si elle restait à l’étude après la journée de classe. Isaline a répondu « naaan! ». Et tout content, le petit garçon s’est retourné vers ses camarades avec une mine réjouie en s’écriant : « Isaline m’a dit « naaan ! »
C’est le genre d’histoire qui fait plaisir à entendre.
Les échanges avec une neuro-psychiatre furent non pas instructifs, mais méthodologiques. Isaline ne fait pas encore vraiment la différence entre « la vache pousse la dame » et « la dame pousse la vache », ni entre « le chien » et « les chiens ». On nous encourage à être très progressifs dans les approches, et à introduire les concepts un par un.
Il en va de même pour sa capacité d’attention et de concentration en groupe. Toutes les occasions sont bonnes de lever la tête pour observer ce qui se passe et se détourner du travail sur le pupitre. L’intégration au milieu d’une vingtaine de petits contemporains est trop intéressante pour ne pas y prêter attention et délaisser l’activité demandée. En institut, il faudrait en fait demander à Isaline de travailler en présence de deux, puis trois, puis quatre camarades, pour faciliter la mobilisation intellectuelle sur ce qui se passe devant elle, et non pas autour d’elle.
Elle continue à rire, à sourire, et à s’enchanter de ce qui se passe en général. C’est une belle récompense quotidienne.
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