Mercredi 15 janvier

Isaline a repris le chemin de l’école brièvement, avant d’être rattrapée par l’épidémie de gastro qui sévit en ce moment dans les classes des enfants. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas été malade, ça a duré 5 jours un peu haletant et fatigants au cours desquels son alimentation a fléchi, mais elle était tout sourires ce soir, elle est remise.

Depuis ces derniers 15 jours, néanmoins, elle a gagné en agilité des paumes de la main qu’elle utilise pour faire pivoter des images, et en vivacité des jambes. Elle semble plus leste, et plus assurée dans des postures qu’elle travaille souvent quand bien même ses latitudes sont restreintes. Le temps passe un peu plus vite lorsqu'on place Aymeric dans la chaise de thérapie de sa soeur et qu'elle s'exerce à bouger les bras en position debout. Ce sont des conciliabules forcés, mais notre petit couple s'en accommode volontiers.

Début Janvier, sa cousine a fait un grand sourire avec un gros morceau de brocoli entre les dents pendant le dîner, et nous avons été très intrigués de la voir rire. Elle a trouvé ça rigolo, voire, incongru. Nous nous sommes beaucoup amusés à constater qu’Isaline, en dépit de sa condition, maîtrisait un peu le code de l’humour, et ça nous a réconciliés tout de suite avec la nouvelle année.

À la maison, lorsqu’elle écoute ses chansons préférées, elle danse assise dans sa chaise par petites saccades des jambes qui lui bougent la nuque exactement comme quelqu’un qui opine du chef en rythme au volant de sa voiture en écoutant la radio. Elle se passionne à la télévision pour Tchoupi dont elle reconnait le générique, et lorsque les petits personnages courent dans la cour de récréation, elle les mime en balançant prestement ses jambes et en oscillant du buste.

Tu as trois ans demain, Isaline chérie. Tu ne sauras pas encore souffler tes bougies, mais qu’importe; l’essentiel est ailleurs.