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Mercredi 1er avril

Quelques avancées pratiques dans la routine d’Isaline qui méritent d’être signalées, et saluées :


-Isaline tient un peu mieux sa tête; elle ne se précipite plus aussi souvent en arrière pour voir ce qui se passe derrière elle mais elle fait pivoter son crâne avec l’axe de rotation de la nuque. Ça n’a l’air de rien mais c’est sécurisant de savoir qu’elle maîtrise un peu cet art, et qu’elle ne se met plus aussi souvent en danger qu’avant, en se lançant en arrière. Dans la même veine, quand on la tire par les deux bras et qu’elle est allongée sur le dos, elle commence à soutenir le poids de sa tête; avant on relevait très doucement une petite fille dont on ne voyait que la gorge et le revers du menton, il fallait alors accompagner doucement sa tête pour la faire revenir à l’équilibre avec la paume de la main. Maintenant, quand on lui demande d’attraper nos mains pour la redresser, elle s’exécute avec un peu de lenteur, certes, mais habilement, et surtout elle fait une sorte de « menton-poitrine » qui nous enchante et stabilise sa tête.


-sur sa table à langer, Isaline est à présent capable de regrouper ses genoux pliés et de pousser sur ses pieds pour décoller son bassin lorsqu’on lui met son pantalon. Quand on lui dit « lève les fesses », elle s’exécute doucement. L’exercice échoue quand les omoplates glissent sur le haut du matelas de change. Tout au moins elle aura fait une translation de dix centimètres vers le haut et ça l’aura fait s’esclaffer.


-toujours dans les séquences d’habillage, quand il s’agit de lui retirer ses bras des manches, nous observons Sabine et moi une collaboration sympathique : elle plie le coude pour aider quand on le lève à l’horizontale et qu’on tire sur les manches pour dénuder les bras. C’est encourageant, parce qu’il est clair qu’elle est réactive et qu’elle arrive à situer le moment pour déclencher son aide. Il ne reste plus qu’elle sache à présent fermer le poing quand on l’habille, parce que le pouce et le petit doigt restent crochés dans les plis intérieurs des manteaux ou les mailles des pulls. Fermer le poing sur demande, ce serait utile.


-Isaline vient de croquer dans ce qui s’appelle un « Prussien » ici, mais qui est pour moi un « cœur de l’alsacienne », une pâte feuilletée croustillante, un peu fondante après un peu de temps, et un peu laquée en sucre. Elle a bien géré à la fois la phase pour trancher avec les incisives, et pour mâcher avec les molaires. Elle ne mâche pas encore suffisamment longtemps à mon goût, et fait un peu une drôle de tête à la déglutition, mais c’est clairement une nouvelle consistance qui vient compléter la palette des exercices techniques pour vivre plus intensément le moment du goûter !


Côté conversation, Isaline prend un peu confiance à babiller et explorer des phonèmes gutturaux. Elle donne un peu de voix. Avant c’était des petits cris ou des onomatopées trop brèves pour avoir un timbre affirmé, maintenant on se rend compte qu’elle s’écoute un peu dans la durée de ses petites interventions.


Tu grandis, Isaline chérie.




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